Les mentions de Santan chez les chrétiens d'Orient - DROCOURT

Chronique de M. Daniel Drocourt sur "Les mentions de Santan chez les chrétiens d'Orient", 6 novembre 2008

Lors du SYNODE de SABARJESUS 1 er en 596 ap. J.C. sous le règne du Roi des rois, Kosrau et sous la sainte direction du Père des pères et pasteur des pasteurs, notre bienheureux Père, chaste de corps et d'esprit, Mgr Sabriso, catholicos, patriarche, alors que nous, métropolitains et évêques de divers lieux, dont les noms sont marqués à côté de nos sceaux, étions réunis devant Sa.Sainteté,.un pacte et des convention étaient signés avec des frères moines.

Ces documents mentionnent qu'il convient à tous les êtres raisonnables de se conduire selon le jugement de la raison qui leur a été donnée par la bonté du créateur de la nature, doublement: dans la création d'une manière générale, et dans la loi d'une manière spéciale; mais cela convient surtout à celui qui, de sa libre volonté, se sépare lui-même (du monde) pour devenir parfait en oeuvres et ne pas être seulement un auditeur de paroles, comme il est écrit.

Nous décrétons, sur notre âme, que si -à Dieu ne plaise! - il se trouve parmi nous quelqu'un qui, par l' oeuvre de Satan ou par ignorance, fasse quelque chose de contraire à la crainte de Dieu, à notre profession ou à notre promesse, nous le reprendrons, nous le corrigerons avec tout le zèle possible pour le ramener dans le chemin de la vérité, selon le précepte de notre vivificateur. Et si alors même il ne se corrige pas, nous le chasserons et l'éloignerons de notre couvent et de notre congrégation, et nous le considérerons comme un publicain et un païen, ainsi que nous en avons reçu l'ordre.

Dans une lettre du catholicos, Mar Sabriso, adressée en 598 ap J.C. aux moines des couvents des îles et du littoral, le patriarche, dans sa miséricorde, prescrit conformément à la supplique qu'ils ont présentée au Roi des rois: « Que nous soyons sous la juridiction du siège patriarcal de l'Eglise d'Orient» ; et nous, nous avons accepté et adopté cette prescription, et nous avons ordonné qu'il en fût ainsi. Il n'est pas permis à aucun métropolitain ou évêque de la province de ce lieu ou des autres provinces d'enfreindre cet ordre royal et patriarca1. Quant aux pervers qui ont agité et troublé l'entendement d'un grand nombre: je veux dire d'évêques, archevêques, de fidèles et même de païens; quant aux choses qui ont été faites antérieurement, par l'oeuvre de Satan, ou qui ont été dites par quelques imprudents d'entre vous, qu'on ne les écoute plus parmi vous, qu'on ne les rencontre plus au milieu de vous; mais bien, au lieu des choses, celles qui apaisent Dieu et réjouissent les oreilles des fidèles et des profanes.' .

 

Lors du SYNODE DE MAR GEORGES 1er en 676 ap. J.C.

Dans toute l'Eglise d'Occident et d'Orient, les lois utiles, qui furent établies et écrites en leur temps par les Pères vénérables et saints s'accrurent et se multiplièrent, et procurèrent aux hommes par leur application des avantages infinis. Cependant, à toutes les époques, la variété et la continuité de la faiblesse humaine a exigé que, selon les circonstances qui se présentent et que la difficulté des temps renouvellent dans chaque nation et dans chaque pays, ceux qui ont été désignés par la grâce divine pour la direction des âmes prennent soin de les corriger utilement, avec application, soit de vive voix, soit par écrits qui sont nécessaires pour accroître la mémoire de l'esprit pendant plus longtemps. C'est pourquoi nous, à qui est échue en ce temps difficile de la fin du monde la charge du gouvernement ecclésiastique, ayant plu à la grâce de Notre Seigneur de nous diriger dans notre visite vers ces îles de la mer, qu'il a placées au sud du monde, pour la perfection du ministère spirituel de leurs habitants, nous ayons trouvés diverses choses qui avaient besoin d'être renouvelées, chez ces peuples aimant le Christ, par l'établissement de lois justes qui conservent dans le sein de la religion ceux qui les accomplissent.

Et dans cette 57° année de l'empire des Arabes, après la visite des îles et autres lieux, nous  sommes parvenus à la sainte église qui est dans l'île de Dârin. Suit la lettre du Catholicos, patriarche de l'Orient, écrite à Mina, prêtre et chorévêque dans la   terre des Perses  dans laquelle il parle de la divinité et de l 'humanité du Christ et montre que Dieu le verbe n'a pas changé et ne s'est pas fait chair dans sa personne, comme prétendent les destructeurs de l'orthodoxie de l'église.

Notre Dieu très miséricordieux montra ainsi fréquemment sa providence pour notre race humaine, enseigna et annonça aux hommes qu'il devait leur donner plus tard un rédempteur dans son Christ. Mais les hommes, par la séduction des démons, étaient pour la plupart souillés par le péché ou corrompus par l'impiété; ils se rendaient coupables de toute sorte d'impiétés. A cause de la prépondérance du péché et de l'impiété, Satan dominait de plus en plus sur eux et les tenait enlacés plus fortement dans les liens de la mort. Ils étaient totalement dépourvus de l'espérance de la résurrection des morts et des biens futurs; la plupart d'entre eux étaient privés et éloignés de la science de la crainte de Dieu; les démons et les diables se réjouissaient de notre brisement, de notre chute, de notre désespoir ; les saints anges pleuraient et s'affligeaient de notre humiliation et de notre abaissement.

Qui était capable de procurer une si grande grâce aux êtres corporels et spirituels, sinon Dieu notre créateur qui s'est incarné dans notre nature et qui est apparu parmi nous pour notre rédemption? Dans quoi convenait-il à la divinité de se manifester, sinon dans la nature de notre humanité, créée dès l'origine à l'image et à la ressemblance de Dieu, qui est le lien de toute la création, et qui résume dans son corps et son âme les êtres spirituels et corporels? Et comme notre dette pouvait-elle être acquittée, si le Christ n'était pas consubstantiel à nous dans son humanité? lui qui, par la promptitude de sa volonté, par la distinction de ses oeuvres, par l'opération de Dieu qui était en lui, était pur de tout péché, selon la prophétie qui fut dite de lui: « Il n'a point commis l'iniquité, et le péché ne s'est pas trouvé sur ses lèvres ». Il accomplit et exécuta tous les préceptes de Dieu sans exception, et par sa sainteté nous avons été libérés de notre dette, par sa justice nous avons été justifiés du péché. S'il n'est pas un homme véritable, qui donc engagea la lutte avec Satan, et dans trois combats vainquit Satan par la force de Dieu qui était en lui? Oser le dire, particulièrement à ce propos, c'est un blasphème qui convient à l'insanité des Manichéens; car si Dieu n'a 'jamais été affaibli ni vaincu par Satan, Si le Christ n'était pas un homme véritable, qui, dans son humanité, a subi pur nous la mort, alors qu'il était innocent de tout péché, et que Dieu, qui était en lui, a ressuscité:  nous pécheurs, condamnés à la mort, nous ne pouvons acquérir l'espoir de la résurrection des morts.