Jean-Raoul MONTIES a été l’élève du Professeur Edmond Henry, chirurgien marseillais d’exception et a travaillé dans le Laboratoire de Chirurgie expérimentale du Professeur De Vernejoul sur les premiers développements de la chirurgie cardiaque, nouvellement créée. Nommé en 1965 professeur en chirurgie cardio-thoracique, chirurgien des Hôpitaux, il s’est alors consacré à la chirurgie cardiaque et aux recherches chirurgicales.
Au sein du laboratoire, il s’est intéressé aux transplantations d’organes. Adjoint du Professeur Henry au Centre Cantini, il a développé les nouvelles techniques de chirurgie cardiaque chez l’adulte, l’enfant et le nourrisson et a commencé un programme clinique de transplantations rénales, qui permettait d’acquérir une expérience du suivi des greffes d’organe, nécessaire à la pratique des transplantations d’organe. .Ainsi l’équipe était-elle prête à pratiquer une transplantation cardiaque. Elle a été pratiquée le 27 novembre 1968 sur la personne de Monsieur Emmanuel Vitria, qui allait devenir le champion du monde de survie jusqu’à sa mort, en 1987, soit près de 19 ans après son opération. En 1972, après la mort de son Maître, le Professeur Edmond Henry, il devient chef de service à l’Hôpital Salvator, où il poursuivra son activité clinique chez les adultes, les enfants et les nourrissons. Il fut le premier en France, et un des premiers dans le monde, à pratiquer la réparation des malformations cardiaques congénitales avant l’âge scolaire afin d’assurer aux enfants un avenir d’adultes normaux. Cette pratique a été des années plus tard adoptée par toutes les équipes chirurgicales. Ses premiers opérés ont maintenant plus de 50 ans. C’est là sa fierté…
En 1975, dans son nouveau laboratoire universitaire, il débute un programme de recherches sur l’assistance circulatoire et le coeur artificiel. En 1987, son service est transféré au CHU de la Timone, où il pourra reprendre un programme de transplantations cardiaques. Aujourd’hui, plus de 500 greffes cardiaques ont été pratiquées par son équipe et ses successeurs. Les recherches sur le coeur artificiel se sont poursuivies pour réaliser un ventricule artificiel implantable mais la recherche de partenariat n’ayant pas abouti, le programme a été interrompu en 2000, lors de son départ à la retraite. Le service de la Timone est devenu une référence nationale en assistance et remplacement cardiaque. Depuis son départ à la retraite, il continue son engagement au service des autres en se consacrant à l’aide aux malades d’Alzheimer et à leur famille.
Grand prix de l’Académie de Marseille 1986, Membre de l’Académie depuis 2003, Chancelier 2008, Directeur 2009 et 2010. Ordre National du Mérite (Officier), Légion d’Honneur (Chevalier) [extrait de la Généalogie du fauteuil n° 5 ]